lundi 4 octobre 2010

Chapitre 3 : Espoirs

Je m'agitais dans le lit de la chambre d'ami tandis que j'analysai toute la soirée de la veille. Je pouvais comprendre la réaction d'Edward, elle était tout à fait méritée… Je l'avais cherché… Mais le voir avec cette Rose… Voilà ce qui m'avait achevé. Pourtant cette lueur dans ses yeux… Je ne sais pas, ça avait l'air d'être quelque chose de fort… Mais je me suis trompée… Encore.

Je regardais alors le réveil qui affichait 3h17. Je n'avais pas dormi de la nuit ou du moins en dilettante. Le fait d'avoir fait souffrir l'homme que j'aime m'avait complètement anéantie et j'avais passé la nuit à pleurer. Je me promis alors de ne plus jamais le faire souffrir. Je voulais me racheter, lui montrer que je tiens à lui-même si je ne m'en tenais qu'à de l'amitié… Certes je souffrirais alors, mais le voir heureux serait la principale chose à faire.

Je me levais alors, et alla prendre une douche au rez-de-chaussée pour faire le moins de bruit possible. Le jet d'au chaude permit à mes muscles de se détendre, cependant, mon cerveau marchait toujours avec la même force. Comment allais-je pouvoir me racheter ? Seulement, une ombre s'ajoutait au tableau. Renée. Je l'avais oubliée celle-là. A cette pensée, je sortis de la douche et me rhabilla. Je devais retourner à Phoenix et finir mes études. Il me restait deux mois à tirer et j'avais mon diplôme. Je prendrai un appart dans le coin et j'irai à l'université de Seattle, c'est-à-dire la plus proche. Je pourrais alors recoller les morceaux avec Edward et rattraper le temps perdu avec Alice.

J'allais dans la cuisine, avant de m'enfiler un verre de jus d'orange, n'ayant pas la force d'avaler quoi que ce soit d'autre. Partir comme ça, sans trace n'était tout de même pas la solution. Je devais leur dire. Mais je devais le reconnaître, j'étais trop lâche pour les affronter en face, surtout Edward. A cette pensée, ma main se porta alors à mon cou, plus particulièrement au pendentif qu'Edward m'avait offert… J'avais une idée.
Toujours en silence, je filai dans la salle de musique, en espérant qu'elle soit toujours dans le sous-sol. Je poussai alors un soupir de soulagement lorsque je vis le piano à la même place que 7 ans auparavant. Cependant, un détail était de rigueur, un grand drap blanc recouvrait celui-ci. Sans hésiter, je retirai celui-ci. Je m'assis alors sur le banc en face. Le piano à queue d'Edward était comme 7 ans auparavant, rien n'avait changé. Je fermai alors les yeux et nous revoyais tous les deux passant nos journées sur ce banc à jouer divers morceaux. La berceuse qu'il avait écrite me revint alors à l'esprit. Je rouvris les yeux et commença à jouer les premiers accords. Le piano est comme le vélo, on n'oublie jamais. Cependant, ce n'était pas Edward qui la jouait et cela sonnait vraiment différent. Je finis tout de même le morceau avant de chercher une feuille et un stylo dans l'armoire au fond de la salle. J'entrepris alors de lui écrire un mot.

« Cher Edward,
Je suis partie. Encore me diras-tu. Je sais que durant toutes ces années, je ne t'ai donné aucune nouvelles mais je vais être franche avec toi, c'était tout à fait voulu. La vérité blesse je sais, mais je voulais éviter une quelconque souffrance en gardant contact avec toi car d'une certaine manière rien n'a changé. Même si, et Alice me l'a dit, tu as souffert de notre séparation, tu as fait des efforts, tu as gardé la tête haute et pas moi. J'ai baissé les bras. 

Cependant, plus jamais je ne ferais la même erreur. 

En effet, je repars, mais seulement pour deux mois. Laisse moi le temps de passer mon diplôme et je serais de nouveau ici, à Forks. Je ne t'oblige pas à me reprendre dans ta vie, je voudrais juste te montrer que rien n'a changé. Ne l'oublie jamais. »

Je n'oublie pas de lui mettre mon adresse mail et mon numéro de portable en post-scriptum en lui disant bien qu'il pouvait me joindre à tout moment. Je mis cette feuille sur le piano, en y ajoutant la chaîne qu'il m'avait offerte. C'était la première fois que je l'enlevais. Je ne pus m'empêcher de verser une larme puisque je jouais quitte ou double. C'était ma dernière chance.

Je sortis alors de la pièce avec regret, et remontais dans la cuisine ou je laissais de simples mots « Désolée. Ne l'oublie jamais. »

Sur ce, je sortis de la maison en faisant le moins de bruit possible et monta dans ma voiture. Je pus alors me laisser aller et laisser les larmes couler. J'entendis alors un bruit qui me sorti de ma déprime et je me redressai tandis que je voyais quelqu'un à la porte.

« Bella ? »
Oh mon dieu… Ce n'était pas prévu dans le plan. Qu'es-ce que je fais ? Je m'enfuis, je ne bouge pas ou je réponds ?
« Bella réponds moi s'il te plait. Tu me dois bien ça » me dit-il.

C'est vrai que je pouvais au moins lui faire ça mais bon tout de même, c'était du suicide. Affronter Edward était du suicide et le fait qu'il puisse me pardonner était tout bonnement ridicule. Mais bon, je décidais de laisser tout mon précimisme de côté et sorti de la voiture.

« Je suis là » lui répondis-je d'une faible voix. Il m'avait tout de même grillée en pleine fugue.
Il s'approcha de moi et je vis l'inquiétude sur son visage avant qu'il ne se repétrisse comme la veille.
« Où comptes-tu aller comme ça ? » me demanda-t-il durement.
« Je rentre à Phoenix » dis-je en baissant la tête. Je crois que c'était la meilleure chose à faire si je ne voulais pas fondre en larmes devant lui. Cependant, il en avait décidé autrement puisque qu'il me prit le menton pour le lever le visage.

« Je sais, j'ai vu ton mot. J'ai eu très mal, tu sais ? Il me faudra du temps… » me dit-il avec son air triste
« Je me doute bien… » chuchotais-je tandis j'essayais tant bien que mal de ne pas pleurer.
« Tu m'as tout de même manqué, Bella » me dit-il avec un sourire en coin.

Ce fut le déclic. Je versai toute l'émotion qui me transperçais : la peine, la peur, la souffrance. Il me prit dans ses bras en me disant que tout allait bien aller et que tout reviendrais dans l'ordre mais je ne pouvais pas le croire. Je devais retourner à Phoenix, affronter ma mère, leur annoncer mon départ pour l'année prochaine… Emmett et Jasper vont décidément me tuer… Mais j'étais prête à ça. La seule chose à laquelle je n'étais pas prête, c'était de revivre à leur côté. Toutes ces années à essayer de les oublier… Tout ça change une personne…

« Désolée… Je dois y aller… Je vais déjà louper la matinée de cours donc bon… » dis-je sans une très grande conviction.
« D'accord… Mais avant, tu as oublié quelque chose… ». Il sortit alors le collier que j'avais laissé sur le piano et me le remis sans rien ajouter.
« Il n'est plus à moi… Je ne peux plus le porter… »
« Et pourquoi ? » me demanda-t-il surpris
« Il devrait être pour cette Rose… Enfin bref… Je te le rends et si jamais tu veux me le rendre, réfléchis y et on se revoie dans deux mois… » Je lui rendis alors encore une fois le bijou.
« Tu es jalouse » me dit-il avec une pointe d'amusement « mais je comprends… Tu en riras plus tard. »
Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, je retournai à ma voiture et démarrai. Je commençais à partir et lui à rentrer quand une question me viens à l'esprit.

« Comment as-tu su ? » lui criais-je
« Su quoi ? »
« Que je partais »
Il s'approcha alors de moi, sûrement pour éviter de crier et de réveiller sa famille.
« Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. En plus, je ne sais pas si tu te souviens mais ma chambre est celle juste à côté de la chambre d'amis donc je t'ai entendue… Pleurer et sortir… Et puis, je suis descendu pour t'espionner, je dois l'avouer, quand j'ai entendu le piano… Et tu es la seule à la connaître et à savoir la jouer étant donné que j'ai arrêté de jouer du piano… » me dit-il avec la tête d'un enfant qu'on avait pris à prendre des cookies tout juste sortis du four.

« Oh… Désolée… Pour tout… Crois moi… » lui dis-je en baissant les yeux
« Je te crois » Il s'approcha alors de moi et me fis un bisou sur la joue et me chuchota à l'oreille « Tu me manques déjà »

Je lui répondis alors « Ne l'oublie pas »

Il sourit alors et se dirigea vers la maison.
C'est alors avec les idées plus claires que je pris la route de Phoenix. Cependant, je sentais que ma bonne humeur allait vite être plombée. Dans 6 heures tout au plus, j'allais devoir affronter Renée mais surtout Emmett et Jasper. Et eux deux, ce n'allait pas être de la tarte.

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