lundi 4 octobre 2010

Chapitre 6 : Un aperçu de bonheur

Chanson : Beyonce – Halo


Intérieurement, je priai pour que ce soit Edward qui frappait contre cette fenêtre. Je me relevai et quelle fut ma surprise quand je vis que c'était Rosalie. J'ouvris la portière et me décalais pour lui laisser la place de s'assoir si elle le voulait. Elle prit alors la place, et ne bougea plus. Durant quelques minutes, le silence se fit pesant. Ni l'une, ni l'autre n'avait l'air de se décider à parler. Je voulus alors lui demander ce qui l'avait emmenée ici quand elle prit la parole.

« Tu sais… Il se sent mal… » souffla-t-elle
« Pardon ? » Je ne comprenais pas pourquoi, après tout, ce n'est pas lui qui était tombée dans les filets d'un psychopathe et qui mettait toute sa famille en danger.
« Edward. Il s'en veut… » compléta-t-elle.
« Y'a pas de raison… Il n'a rien fait lui… C'est moi… J'ai tout gâché… » murmurais-je, les larmes me montant aux yeux. Sa réaction m'avait blessée, mais elle était compréhensible.
« Il a ses raisons de s'en vouloir comme toi tu dois avoir les tiennes. Je ne te connais certes pas directement, mais ici, tout le monde parle de toi. C'est comme si on était déjà amies. Il est borné, toi aussi… Il ne viendra pas te voir. Et si toi tu n'y va pas… Alors, vous n'avancerez pas. Que ce soit ensemble ou séparément. » elle ne dit plus rien, et voyant que je ne disais rien non plus, elle sortit de la voiture et se dirigea vers la maison.

« Rosalie ! » la hélais-je
« Oui ? » répondit-elle en se retournant
« Ca ne te dérange pas plus que ça ? »
« De quoi tu parles ? » Elle semblait ne vraiment pas comprendre ce que je voulais dire. Pourtant, ça semblait sous le sens
« A vrai dire… J'ai toujours aimé Edward… » soufflais-je alors que je sentais mes joues chauffer et se colorer.
« Je sais » dit-elle en souriant « Ca se voit quand tu le regarde. Et lui aussi je pense. »
« Mais… Et toi ? Tu aimes Edward, et moi j'arrive et je fais tout pour le reprendre… »
« Je vais t'expliquer quelque chose. Je suis arrivée ici il y a maintenant deux ans. J'ai toujours considéré Edward comme mon grand frère et non comme un potentiel petit ami. Vous êtes fait pour être ensemble et rien ne pourra se mettre entre vous deux. »

« Merci » Je lui étais vraiment reconnaissante. On se connaissait à peine, je m'immisçais dans sa vie, et elle était là pour moi, comme une véritable amie le ferait. Comme Alice le ferait.

Je la suivais du regard, remontant l'allée principale et ouvrir la porte. Elle s'arrêta net, referma la porte et me dit « Oh fait Bella ! Mon type n'est pas du tout Edward, mais Emmett est assez craquant ! » Je ris alors. Rire que depuis longtemps je n'avais pas entendu. J'adorais cette fille. Elle était d'une franchise sans nom.

Je me calmais alors, sortis à mon tour de la voiture et me dirigeais vers la grande villa. Je la rejoignis, la pris dans mes bras, et nous entrâmes alors dans la maison. Je me stoppais, et elle me fit un sourire encourageant avant de rejoindre les autres dans la pièce principale. Tous discutaient dans le salon, prenaient des nouvelles, faisaient connaissance comme si aucun malheur ne pesait sur nos têtes. Tout ça me fit chaud au cœur. Les deux parties les plus importantes de ma vie étaient enfin réunies, et je méritais peut-être enfin au bonheur.
Je m'avançais vers le salon, et m'arrêtais à l'encadrement de la porte. Un silence plana alors, pour ensuite vite repartir. Je leur en étais vraiment très reconnaissante. Je cherchais alors l'ange de ma vie des yeux mais le trouvais pas. Esmée me vit le chercher, et vient me voir.

« Je suis contente que tu ailles un peu mieux » dit-elle en me prenant dans ses bras. « Il est en bas. Lui et son amour pour le piano se retrouvent apparemment » ajouta-t-elle avec un regard plein de sous-entendus.
Elle me sourit chaleureusement et retourna à sa place initiale auprès de Carlisle. Celui-ci n'avait pas loupé une miette de notre échange, et me fit un grand sourire en hochant la tête.

Je pris alors la direction de la salle de musique, au sous-sol. Plus j'avançais et plus la mélodie qui s'en échappait devenait claire. C'était notre berceuse. J'ouvris la porte sans toquer dans l'espoir de pouvoir l'espionner sans me faire repérer. Il était là, dos à moi, en train de jouer. Je pouvais l'imaginer les yeux fermés, et l'esprit lointain. Depuis tout petit, il avait cette habitude. Je le revoyais jouer pour moi, ou même lors d'un quatre mains, il avait l'air à des années lumières de moi. Ce fut le bruit de sa voix qui me sortit de mes pensées.

« Je suis si désolé… » souffla-t-il. Il pleurait. A cause de moi. Mon cœur se serrait à cette vision et les larmes coulaient le long de mes joues.

Je pus apercevoir ma chaîne posée sur le pupitre, près des partitions. Je restais à l'arrière encore un moment, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état alors qu'il n'y était pour rien. La culpabilité me rongeait. J'avançais vers lui doucement. Il avait la tête dans les mains. Je posais alors mes mains sur ses épaules, essayant de ne pas lui faire peur. Il semblait si vulnérable, tout différent de ce qu'il essayait de montrer à tout le monde.

Il se leva, et me pris dans ses bras. Je ne pouvais plus arrêter mes larmes. Chacun renforçait sa prise sur l'autre au maximum, comme si que nous allions nous perdre si on lâchait. Je me sentais enfin à ma place, dans ses bras.

Doucement, je desserrais mon étreinte et posais mon front sur le sien, fermant les yeux et appréciant la sensation de son souffle sur mon visage. Nos larmes se mêlèrent, intensifiant cette sensation d'appartenance.
Je le sentis bouger et je commençai à redouter l'éloignement, jusqu'à ce que je sente ses lèvres sur les miennes. Je ne bougeais plus, trop choquée pour esquisser le moindre geste. Mon cœur battait tellement fort qu'il aurait pu exploser, et mon cerveau semblait complètement déconnecté de la réalité.


 Il recula alors, déçu et gêné.


« Désolé, je n'aurais… »

Je ne lui laissai pas le temps de finir que je pris ses lèvres d'assaut. Il y répondit avidement. Nos langues se bataillaient sans cesse, cherchant qui finirait par gagner ce combat. Ce baiser était à la fois passionné mais montrait également toute la colère, le manque et la tristesse éprouvée par chacun.
Nous nous séparâmes à bout de souffle et nos regards se soudèrent. Nous nous étions retrouvés, et nous étions dans notre bulle, à des années lumières de la réalité.

« Je suis désolé » me dit-il, tout en caressant ma joue.
« Je sais. Moi aussi. »
« Je sais » répliqua-t-il, avec le sourire en coin, dont lui seul avait le secret.

Je lui souris également, et je sus qu'alors j'aurais droit au bonheur. Mais on dit bien que rien ne dure éternellement, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire